Comment rendre Halloween plus green ?
Ce prochain 31 octobre, vous ne serez pas surpris de voir petits vampires, squelettes et autres sorcières venir sonner à votre porte, réclamant des friandises sous peine de vous jeter un sort ! La fête de la peur rencontre d’années en années un franc succès, pour le plus grand plaisir des enfants mais aussi de la nouvelle génération active qui adore se déguiser.
Jouer à s’effrayer, vaincre les fantômes de la nuit, réveiller les morts, tout cela je valide et je participe avec beaucoup d’enthousiasme ! Seulement voilà… Mon esprit se pose toujours la question du coût écologique d’un tel engouement. Sommes-nous vraiment conscients du gaspillage généré par la consommation de déguisements mais aussi de citrouilles et autres objets plastiques ? Quel est l’impact réel de la fête d’Halloween en termes de déchets ?
J’ai fait le tour de la question en remontant aux origines mêmes de cette célébration folklorique traditionnelle. Comment rendre Halloween plus green ? Orange, noir … et si on mettait un peu de vert dans notre Trick-or-treat cette année ? Car oui, fêter Halloween de façon éco-responsable, c’est possible ! Suivez mes 5 conseils …
Les origines de la fête d’Halloween
De fête religieuse de Samain à la Grande Famine d’Irlande
Il était une fois, il y a environ 2500 ans, un nouvel an qui débute le 31 octobre dans les îles anglo-celtes. Héritage de la fête religieuse celte de Samain, All Hallows-Even signifie the eve of All Hallows’ Day en anglais et se traduit comme « la veille de tous les saints ».
Très populaire en Irlande et en Écosse, cette célébration gagne les États-Unis et le Canada avec l’arrivée massive d’émigrants européens sur le continent américain dans les années 1845-1850. C’est une des conséquences de la Grande Famine en Irlande.
Jack-o’-Lanterns devient citrouille en Amérique dans les années 20
Naturellement, Jack-o’-Lanterns, la lanterne emblématique d’Halloween née de la légende irlandaise, est du voyage.
Mais c’est dans les années 20 qu’elle gagne en popularité en Amérique et devient citrouille, en lieu et place du navet européen utilisé jusque-là. Feux de joie, maquillages de sorcières, contes horrifiques rencontrent un franc succès dans les pays anglophones.

Le succès mondial d’Halloween depuis les années 90
Le désormais célèbre Trick-or-Treat des enfants sonnant aux portes, réclamant des « bonbons ou un sort » devient un rituel incontournable, détrônant même, en termes de succès commercial, la fête de Noël de l’autre côté de l’Atlantique..
Halloween est de plus en plus connue dans de nombreux pays vers la fin des années 1990, avec la mondialisation et une certaine tendance à l’uniformisation des cultures. Petite particularité française : la célébration de cette veillée des morts se rapproche de légendes régionales comme la fête de la Sant’Andria en Corse, ou celle de Gouel kalan-gouiañv dans le pays de Vannes et du Finistère en Bretagne. Les personnes d’un âge avancé en racontent encore leurs souvenirs et accueillent ainsi Halloween comme la suite d’une tradition.
Un gaspillage « monstre » de citrouilles et d’objets en plastique
Voici quelques chiffres rapportés après une étude du magazine britannique éco-engagé Hubbub :
Au Royaume-Uni, en 2017, concernant les citrouilles :
- 8 millions d’entre elles ont été jetées par les britanniques
- 58 % de ces derniers les avaient acquises pour seul objet de décoration
- 35% des citrouilles achetées ont été consommées entièrement
Toujours la même année, pour ce qui est des costumes cette fois-ci, Hubbub annonçait que:
- 94% des familles britanniques déclaraient vouloir en acheter
- 33 millions de britanniques s’étaient déguisés pour Halloween
- et 7 millions avaient jeté leur costume sitôt après.
En 2019, The Fairland Trust propose ce petit organigramme :
Je ne commenterais pas ces études car je les trouve d’elles-mêmes suffisamment éloquentes, mais surtout, je tiens à ce que vous vous fassiez votre propre opinion.
Suite à cela, vous allez me dire : « c’est bien joli de mettre en avant des chiffres, mais que peut-on faire concrètement pour trouver des solutions ? » Voici mes 5 propositions.
5 conseils monstrueusement simples pour un Halloween plus green
Ne jetez plus les citrouilles
En creusant votre citrouille vous pourrez :
- recueillir ses graines afin d’en semer de nouvelles l’année prochaine si vous avez un jardin, mais aussi les faire sécher et les griller : oui elles sont comestibles !
- utiliser la chair en faisant des soupes que vous pourrez congeler. Maintes recettes plus délicieuses les unes que les autres existent.
- À noter : la chair de citrouille crue se conserve très bien surgelée aussi.
- Composter la peau en fin d’Halloween ou … la manger ! : de nombreux cucurbitacés le permettent (potimarron, patidou, melonette, buttercup, petit pâtisson).
Confectionnez et recyclez vos déguisements
Des vieux draps pour les petits fantômes, de la feutrine noire pour les chapeaux de sorcières, sans être un·e roi·reine des aiguilles en couture, les déguisements se confectionnent assez facilement.
De plus, en les rangeant soigneusement, vous n’aurez pas à renouveler l’opération chaque année.
Si vous n’en avez plus l’utilité (déguisements pour enfants devenus trop petits entre autres), pensez à les donner, à les revendre sur internet…
Recyclez mais « upcyclez » aussi ceux qui sont abîmés. Vous souhaitez une idée ? eh bien… une couture exagérément refaite, avec du fil rouge vif, peut, par exemple, tout à fait faire usage de fausse cicatrice !

Évitez au maximum le plastique
Des bonbons en vrac
Les emballages de bonbons sont très difficilement recyclables car souvent composés d’un mix de plastique, papier d’aluminium et papier. Privilégiez l’achat de friandises en vrac ou en conditionnement de grande quantité ! Et pourquoi ne pas confectionner de petits sachets de tissu afin de les distribuer de façon saine ?
Des déco comestibles ou plus green
Je conseille, dans un premier temps, d’éviter les fausses toiles d’araignée car elles sont constituées de fibres de plastique non recyclable et peuvent piéger des insectes et des oiseaux.
Toutes les déco pour Halloween peuvent être “faites maison” : de nombreux tuto existent comme par exemple, celui de Rosalie Lessard, une canadienne très drôle !
Les boutiques bio proposent également des décorations prêtes à l’emploi sans pour autant impacter la planète.
Investissez dans du matériel électronique recyclé ou de qualité
Les décorations électriques destinées à produire du son ou des lumières comprennent des composants électroniques. De bas de gamme, ils seront vite destinés à la poubelle. Ne les jetez pas bien sûr ! Je vous invite même à prendre conscience du problème en les acquérant : pensez à acheter du matériel recyclé ou de bonne qualité, préférez-les rechargeables ou choisissez des guirlandes solaires par exemple.
Ces décorations pourront servir pour Halloween, mais aussi pour Noël ou un anniversaire : parfois, il suffit simplement de changer le cache, les lampions, la playlist …
Optez pour un Halloween de seconde main
Pour une occasion festive, comme dans la vie de tous les jours, j’aime systématiquement me poser la question suivante : « existe-t-il une alternative d’occasion à mon choix d’achat ? ». Pour Halloween, vous pourrez trouver également des idées, voire des déguisements complets dans les boutiques d’Emmaüs ou d’Oxfam. Sans compter Vinted et autres Videdressing…
Voir la vie en green ne signifie pas se priver de tout. Il suffit parfois d’un peu de bon sens pour ne pas produire de déchets à outrance. L’écoresponsabilité est un état d’esprit. C’est dans le temps et la mesure que de bonnes résolutions prennent leur véritable effet. Éviter de surconsommer pour n’avoir que peu à rejeter, pour Halloween aussi c’est hautement faisable ! Orange, noir et vert, sont des couleurs qui se marient très bien. Le grand scaring de la nuit du 31 octobre sera d’autant plus heureux pour nos petits Jack-o’-Lanterns, qu’il ne remettra pas en cause leurs lendemains. Ne jetons pas de sort à la planète ! Nos actions écologiques, si infimes soient-elles, en sont ses friandises.