Black Friday : passer du noir au vert en 2021
Comme chaque année, je vis cette fin du mois de novembre comme une période qui me renvoie à des questions essentielles. Je veux parler du fameux Black Friday. L’affluence d’annonces promotionnelles ne vous aura pas échappée, l’incitation à la surconsommation est massive. Moi qui n’aie pourtant jamais eu peur du noir, me voici en stress face au « Vendredi Noir » : Le Black Friday encourage-t-il un shopping malsain ? Les prix sont-ils justes ? La crise du coronavirus a-t-elle changé les mentalités ? Les marques écoresponsables souffrent-elles ? Et la planète dans tout ça ?
Autant de questions, qui ne cherchent pas à culpabiliser, mais bien à faire prendre conscience d’une certaine volonté marketing et de ses conséquences économiques et écologiques. Je vous propose en y répondant, de passer du noir au vert pour le Black Friday 2021… en évitant, au passage, de « se mettre dans le rouge » pour les achats de Noël.
Les origines du Black Friday

Un jour de congés aux États-Unis dans les années 70
S’il est apparu pour la première fois en 1951 aux États-Unis, le terme Black Friday, donné au vendredi qui suit Thanksgiving, prend son essor dans les années 60. Les américains prenant un jour de congé pour se consacrer à leurs achats de noël ce jour-là, les enseignes décident de lancer des soldes. Le terme de “noir” ne désigne donc rien d’autre que cette affluence gigantesque dans les magasins, provoquant bouchons et files d’attentes interminables.
Le Black Friday en France
En France, cette journée promotionnelle apparaît en 2013 et touche principalement des produits habituellement peu soldés (ordinateurs, smartphones…). Mais l’intérêt des français n’en est pas moins conséquent que celui des Américains. Les marques se mettent ainsi à prolonger leurs remises jusqu’au lundi (Cyber Monday), faisant de ce week-end le plus lucratif de l’année en termes de dépenses en ligne. En 2015, il est exceptionnellement rebaptisé « Jour XXL », par respect pour les familles des victimes de l’attentat du 13 novembre.
Un Black Friday plus vert : ça veut dire quoi ?
Prendre conscience que ce sont des remises minimes voire inexistantes
Depuis 2015, la célèbre association de consommateurs UFC-Que choisir compare les prix de milliers de produits mis en vente le jour du Black Friday à ceux pratiqués une semaine avant. Le résultat est sans appel : Sur 20 des plus importants sites de commerce électronique français, la moyenne de réduction pratiquée sur chaque article n’est que de 2 %. Sans compter, qu’au paroxysme de cette tendance, certaines enseignes n’hésitent pas à augmenter leur prix de vente avant cette période : pratique hautement frauduleuse !
Une opération commerciale qui pousse à la surconsommation…
Il en va tout de même que le matraquage marketing, exercé avant et durant cette période, provoque une véritable ruée des consommateurs sur ces promotions. La peur de rater une affaire l’emporte, et nombreux sont ceux qui concentrent leurs achats de Noël sur cette période.
… et donc à la surproduction qui ne rémunère personne
La conséquence directe d’un tel phénomène est aussi mondiale que controversée : on se met à produire uniquement pour ce « black shopping », entraînant des prix de vente inférieurs au seuil de rentabilité des producteurs mais également des petits commerçants se trouvant en bout de chaîne. Seuls les géants de la distribution y trouvent leur compte en basant leur bénéfice sur le nombre massif de ventes et leur marge sur des économies d’échelles ne rémunérant qu’eux-mêmes.
Le collectif « Make Friday Green Again » en explique très bien le phénomène.

Consommer moins pour consommer mieux
Car en consommant uniquement à bas prix, on perd petit à petit la notion de coût de production et donc de valeur d’un produit. Acheter c’est satisfaire ses besoins et ses envies bien entendu, mais c’est aussi participer à l’économie de son pays et de la planète. Consommer écoresponsable peut donner, en premier lieu, l’impression d’acheter plus cher, mais c’est apporter de la valeur à nos achats, y impliquer notre conscience, associer nos gestes à nos idées. Et ainsi subvenir à une autre nécessité : celle d’être acteur du monde. Soutenir le développement durable, c’est (en citant sa propre définition) : « répondre aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs ».
Mes 6 astuces pour éviter l’achat compulsif

Laisser mûrir l’envie d’achat
Ma toute première astuce est très simple : lorsqu’un article vous tente, attendez une semaine environ. Si au bout de ce temps, vous vous en souvenez toujours, alors notez-en l’idée et constituez-vous ainsi une liste d’envies.
Se tenir à son budget fixé à l’avance
En parallèle, établissez votre budget en fonction, non pas de vos besoins, mais de votre porte-monnaie et uniquement ! De combien disposez vous réellement ? Rapprochez ensuite cette somme maximum de votre liste d’achats établie. Rayez les envies si nécessaire, ne rajouter pas de lignes de dépenses !
Consommer plus green pour la planète
Avant de partir effectuer mes courses de Noël, j’ai pris l’habitude de me poser les 2 questions suivantes :
- De quelle couleur sont mes idées de Noël cette année ?
- Existe-t-il une alternative écoresponsable à chacun de mes objets souhaités ?
Une démarche simple, là encore, mais efficace, croyez-moi !
Lutter contre la fast fashion
Si vos emplettes se tournent vers le domaine vestimentaire, je vous propose de regarder cette vidéo de deux minutes concernant le désert d’Atacama au Chili. Cela se passe de commentaires n’est-ce pas ?

Donnez, troquez et … déculpabilisez !
Non, tout n’est pas à revoir dans votre façon de consommer. Déculpabilisez ! Pas la peine de créer un conflit familial ou de risquer de décevoir vos enfants en ne respectant pas précisément leur liste de Noël ! Le réel changement s’effectue dans la durée, de façon sereine et bienveillante. Une idée ? Pourquoi ne pas soulager dès à présent, par exemple, vos placards des jouets ou habits qui ne servent plus ? Mieux, faites-le en compagnie de vos bambins : En faire don à une association, ou les troquer lors d’un vide grenier, sont des actions éducatives positives !
Soutenir les enseignes écoresponsables
Dans cet esprit, éviter l’achat compulsif c’est soulager votre porte-monnaie pour soutenir une économie plus respectueuse des êtres humains et de la terre. Voici de quoi vous aider à trouver quelques idées pour Noël si vous en manquez : 50 cadeaux de Noël éthiques et solidaires.
Ne pas attendre le Black Friday pour réaliser nos achats de Noël est un grand pas vers la green conversion. Souvenons-nous qu’un achat compulsif coûte toujours plus cher qu’une acquisition matérielle prévue à l’avance. Verts seront les lendemains de ce vendredi noir, plus vertes aussi seront vos lignes de compte. Belles « éco-emplettes » !